Que peut donc signifier dans notre État laïque cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie qui marque le milieu de notre été ? Elle nous vaut un jour de congé : on ne sait pas très bien pour quoi, pour quelle raison, et on en reste là.
Mais que signifie ce mot ASSOMPTION, qui n’est pas ascension, qui veut dire « conduite vers » ? Vers quoi ? Vers qui ? C’est ici que s’ouvre devant nous un nouvel espace que nous pouvons explorer si nous le voulons bien. Nous sortons un peu de nous-même pour aller sur notre devenir que nous ignorons, mais qui nous transforme, nous fait grandir, élargir notre vision et ouvre notre cœur. En même temps, nous découvrons notre impuissance. Notre désir d’harmonie est immense. Nous sommes si peu capables d’y contribuer vraiment que nous passons outre. C’est le rôle de cette fête que de nous rappeler tout cela.
Chez nous, de nombreuses cérémonies célébreront la Vierge en ce 15 août, notamment à Querrien, comme chaque année (photo) pour nous dire que nous pouvons sortir de notre passivité sinon pour agir, du moins pour réfléchir à l’essentiel qui est devant nous, au-delà de nous, mais qui est bien là et fait partie de notre destinée. Les chrétiens ont nommé tout cela Dieu, Amour, Père. Les Orientaux appellent cela harmonie.
Quelle que soit la dénomination, cela montre que nous aspirons, le sachant ou non, à plus que nous sommes. C’est là qu’est caché notre bonheur, c’est-à-dire cette plénitude dont nous rêvons.