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Vendredi 5 octobre 2018
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Autour de Malansac

Il y a La Gacilly, le jardin des plantes Yves Rocher, et cette année, une exposition photo exceptionnelle dans les rues. A une quinzaine de kilomètres de là, il y a Rochefort en Terre, l’un des plus beaux villages de France. Et tout près, il y a Malansac et son parc de la Préhistoire. Ça fait beaucoup à voir dans ce coin du Morbihan. J’aime bien ces trois lieux de promenades. Mon préféré, c’est tout de même le Parc de la Préhistoire. J’y vais méditer tous les 2 ou 3 ans. Sans se presser, en flânant en plein air, il suffit de deux bonnes heures pour parcourir les grandes étapes de l’évolution du monde. Si on est un tant soit peu attentif, on n’a pas « la grosse tête » en sortant. On a même le sentiment de n’être pas grand-chose à l’échelle du temps. Pensez donc, la terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Les dinosaures, disparus bien avant l’apparition de l’homme, se sont pointés dans le paysage il n’y a que 250 millions d’années. Le premier animal qu’on peut considérer comme un ancêtre humain est bien plus jeune : 7 millions d’années. Mais l’homme moderne, tel que nous sommes, n’a que 35 000 ans. Je ne vais pas vous noyer avec les chiffres. Ça donne le tournis. A l’échelle du temps, nous sommes des bluettes éphémères.

Mais qu’est-ce que c’était la nature, avant l’homme, pendant des milliards d’années ? On le devine au Parc de la Préhistoire : un enchevêtrement de végétaux de toutes sortes et des animaux, également de toutes sortes. Et tout ça se bat pour survivre. L’arbre le plus grand étouffe le plus petit, et l’animal le plus costaud mange le plus faible. La nature n’est qu’un champ de forces régies par la loi du plus fort. Et bien des espèces sont disparues au cours du temps sans que l’homme y soit pour quelque chose, puisqu’il n’existait pas encore. La nature par elle-même, n’assure pas plus la conservation des espèces que leur diversité. Et les dérèglements climatiques ? Ne m’en parlez pas ! De véritables cataclysmes bien avant que l’homme ne soit là pour réchauffer la planète. Alors ? La nature est un modèle ? Elle est bonne ? Il faut s’y soumettre ?

L’homme n’est peut-être pas grand-chose, mais il est le seul vivant qui a tenté de mettre de l’ordre dans tout ça. De défricher des espaces pour y habiter, de créer des cités et des civilisations. Bon d’accord, il n’a pas tout bon sur toute la ligne. Le désir de posséder, l’avidité, l’ont fait souvent dévier de sa mission : maîtriser correctement la terre et imprimer un sens humain aux choses. Mais il ne dispose pas de modèle tout fait d’avance. Pas même la nature qui n’est qu’un champ de forces. Alors faut-il médire de l’homme, du progrès, des sciences, des techniques, et exalter et sacraliser la nature ? C’est une mode aujourd’hui.

L’homme est sans doute peu de chose à l’échelle du temps. Mais c’est lui qui a enclenché le passage de la Préhistoire à l’Histoire. Et ce n’est pas rien !

Elie Geffray
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